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Test Technics EAH-AZ100 : 60 ans d'héritage au creux de l'oreille

  • Photo du rédacteur: Jean-Philippe Burgos
    Jean-Philippe Burgos
  • il y a 5 jours
  • 9 min de lecture
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Lorsqu'une marque légendaire comme Technics décide de célébrer ses six décennies d'expertise acoustique avec une paire d'écouteurs True Wireless, on peux s'attendre à de l’exceptionnel !


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Les Technics EAH-AZ100 débarquent dans un marché saturé où Apple, Sony et Bose règnent en maîtres depuis des années.

Pourtant, j'ai voulu vérifier si la maison japonaise, celle-là même qui a révolutionné le vinyle avec ses platines SL-1200 mk2, pouvait imposer sa vision de l'audio nomade haut de gamme.


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Après plusieurs semaines d'écoute quotidienne, entre trajets en métro parisien et sessions prolongées à la maison, ces écouteurs m'ont rappelé pourquoi Technics reste une référence dans l'univers de la haute-fidélité.


Dès la sortie du boîtier, compact et élégant, aux finitions soignées, on percoit une certaine excellence dans la réalisation. Avec leurs 5,9 grammes par oreillette et leur design en conque qui épouse naturellement l'anatomie du pavillon, les AZ100 affichent une discrétion bienvenue. Pas de logo ostentatoire, juste une petite signature dorée qui rappelle l'héritage de la marque.


L'héritage des EAH-TZ700 miniaturisé


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Technics a toujours eu cette capacité à transposer ses innovations dans des formats différents. Ici, la marque puise directement dans la technologie qui a fait le succès de ses intras filaires haut de gamme, les EAH-TZ700.


Le transducteur dynamique de 10mm à fluide magnétique constitue le cœur battant de ces écouteurs. Ce système, que j'avais déjà apprécié sur d'autres références de la marque, repose sur un principe aussi élégant qu'efficace : un fluide ferreux placé autour de la bobine mobile assure un contrôle ultra-précis du débattement de la membrane.


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Ce qui m'a frappé lors des premières écoutes, c'est la cohérence entre le diaphragme en aluminium rigide et ce système de suspension. Le bord libre ultrafin, renforcé par le fluide magnétique, permet aux graves de se déployer avec autorité sans jamais verser dans le debordement.


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Pendant ce temps, l'aluminium travaille les médiums et les aigus avec une transparence qui laisse passer les détails les plus subtils. Technics a également intégré une chambre de contrôle acoustique à l'arrière du transducteur et ce qu'ils appellent un "harmoniseur" pour les hautes fréquences.

Le résultat ? Une distorsion contenue et une spatialisation qui donne de l'air à la scène sonore.


La certification Hi-Res Audio Wireless est justifiée par sa réponse en fréquence qui grimpe jusqu'à 40 kHz en LDAC (96 kHz/990 kbps), garantissant une bande passante qui autorise une vraie finesse dans le haut du spectre.


Alors bien entendu, l'oreille humaine n'est pas capable d'entendre ces hautes fréquences, mais quand la membrane est sollicitée dans ces registres elle peux produire des harmoniques plus basses, qui elles, sont perceptible et enrichissent le message sonore. Je vous invite à en faire l'experience.


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Une conception pensée pour l'usage quotidien


Réussir l'équilibre entre performance acoustique et confort relève souvent du défi. Technics a clairement travaillé l'ergonomie en profondeur. La forme en conque naturelle permet un maintien sûr sans créer de point de pression désagréable, même après deux heures d'écoute continue.


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Les cinq paires d'embouts (de XS à L, avec un ML intermédiaire) garantissent un ajustement personnalisé. J'ai personnellement opté pour la taille M, celle installée d'origine, et le confort s'est avéré immédiat.


Le boîtier de recharge reprend les codes sobres de la marque. Compact, il se glisse facilement dans une poche de veste. La certification IPX4 offre une protection suffisante contre les projections d'eau et la transpiration, ce qui m'a permis de les utiliser sans inquiétude lors de mes trajets matinaux sous la pluie.

On n'est pas au niveau des modèles "sport" avec leur IPX7, mais pour un usage urbain et domestique, c'est largement suffisant.


Pour les 60 ans de la marque, la finition Gold avec ce discret logo doré donne un caractère premium sans tomber dans l'ostentation. Technics a même réduit l'empreinte écologique de l'emballage : plus de plastique, un volume réduit de 23% et un poids diminué de 40% par rapport aux AZ80. Un détail qui compte quand on sait l'impact de ces conditionnements.


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L'écoute au cœur du réacteur


Passons au vif du sujet. J'ai testé ces écouteurs avec des sources variées, du streaming Qobuz en AAC sur mon iPhone aux fichiers haute résolution sur mon baladeur numérique.


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Premier constat : la signature sonore des AZ100 penche clairement du côté de la neutralité analytique, avec une légère emphase dans le bas médium qui donne de la présence aux voix et aux instruments acoustiques.


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Sur "So What" de Miles Davis, l'édition remasterisée en 24 bits/192 kHz, la contrebasse de Paul Chambers déroule ses notes avec un naturel bluffant. Les graves ont du poids, de la texture, sans jamais baver sur les autres registres.

La batterie de Jimmy Cobb claque avec précision, chaque coup de caisse claire possède son attaque franche. Ce qui m'a séduit, c'est la capacité des AZ100 à préserver l'espace entre les musiciens.

On peux ainsi percevoir precisement le placement de chaque musicien dans le studio de la 30th street à New-York ce 22 Avril 59, avec cette sensation de profondeur que seuls les transducteurs bien maîtrisés savent restituer.


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J'ai enchaîné avec du rock plus nerveux : "Paranoid Android" de Radiohead. Là, les choses se compliquent pour beaucoup d'écouteurs nomades qui ont tendance à compresser les dynamiques lors des montées en puissance. Les Technics tiennent bon. Les guitares distordues de Jonny Greenwood conservent leur grain sans saturer, la batterie de Phil Selway martèle ses fûts avec une énergie intacte, et la voix de Thom Yorke reste parfaitement intelligible même quand l'orchestration devient dense.


Les aigus, justement, méritent qu'on s'y attarde. Grâce à ce diaphragme en aluminium et à l'harmoniseur, les cymbales ont de l'éclat sans jamais virer à l'agressivité. C'est fin, aéré, précis.


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Sur une partition ochestrale, comme la B.O. de Bernard Hermann de "Taxi Driver" , les AZ100 révèlent toute leur subtilité. La scene sonore orchestrale avec les violon graves et les cuivres etincelants nous plongent litteralement dans le New-York de Scorsese , ont se surprends à imaginer les lumières des neons balayant les rues arpentées par Travis (De Niro) .


Sans réglages aditionnelles particuliers les images naissent de l'intrepretation de ces écouteurs talentueux. Les timbres particuliers de chaque instrument soint rendus sans artifice ni colorisation excessive. Les cordes de l'orchestre se déploient avec une transparence remarquable, chaque section reste lisible.


C'est là qu'on mesure la distance parcourue par le True Wireless haut de gamme : on n'est plus très loin de ce qu'offrent de bons intras filaires à prix comparable.


Si vous disposez d'un smartphone Android, Le codec LDAC fait bien sûr la différence. En le comparant à l'AAC standard sur iPhone, l'écart se creuse nettement dans le haut du spectre et sur la spatialisation. Les micro-détails comme un impact de cymbale, une résonance de corde , ressortent davantage.

Pour les utilisateurs Android compatibles, c'est clairement la configuration à privilégier.


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Dolby Atmos et spatialisation : une vraie valeur ajoutée


Les AZ100 intègrent la technologie Dolby Atmos avec suivi des mouvements de tête. J'avoue avoir été sceptique au départ. Trop souvent, ces fonctionnalités relèvent du gadget marketing.


Ici, avec des contenus natifs Dolby Atmos (comme certaines productions Apple Music), l'effet est probant. Le headtracking recale en permanence la scène sonore pour qu'elle reste cohérente avec votre position. Quand vous tournez la tête, l'image stéréo pivote naturellement, créant une sensation d'immersion saisissante.


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J'ai particulièrement apprécié cette fonction sur des morceaux Rock et électro où les spatialisation joue un rôle clé. Jon Hopkins et ses textures synthétiques prennent une ampleur nouvelle, les éléments semblent évoluer autour de vous dans un espace tridimensionnel.

Ou meme les mix encodés en dolby atmos comme ce live de "Roger Waters":


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Sur des films ou séries en streaming, l'apport immersif est vraiment fort appreciable et peux faire passer un tres bon moment.


La réduction de bruit adaptative : efficace et discrète


Le métro parisien constitue un excellent banc d'essai pour tester une réduction de bruit active. Les ANC des Technics AZ100 s'ajustent automatiquement à l'environnement sonore grâce à une analyse en temps réel. Sur le quai, le ronronnement des rames qui s'approchent s'estompe considérablement.


Dans la rame elle-même, les basses fréquences du moteur et du roulement sont largement atténuées. Reste une légère empreinte des conversations environnantes et des annonces sonores, ce qui permet de conserver une certaine conscience de son environnement.


Face aux Sony WF-1000XM5 que je connais bien, les Technics se défendent honorablement. Sony garde une légère avance sur l'efficacité brute de la réduction de bruit, particulièrement dans les basses fréquences.

Mais les AZ100 compensent par un mode transparence plus nature et les surclassent surtout avec une meilleure qualité audio.


Le mode Ambiant laisse passer les sons extérieurs sans cette sensation de "chambre sourde" qu'on trouve parfois ailleurs.


Le mode FocusAi, lui, filtre intelligemment les bruits de fond pour mieux entendre les conversations. Pratique quand quelqu'un vous adresse la parole sans avoir à retirer les écouteurs.


Voice Focus AI : des appels d'une clarté exemplaire


Technics a intégré six microphones MEMS haute précision couplés à un algorithme d'intelligence artificielle baptisé Voice Focus AI. Ce système analyse en permanence votre environnement pour isoler votre voix des bruits parasites.


Ce qui distingue cette approche, c'est que l'IA travaille aussi pendant l'écoute. Quand votre correspondant parle, le système continue de filtrer les bruits ambiants pour améliorer l'intelligibilité.

C'est un détail qui fait toute la différence lors de conférences téléphoniques où chaque mot compte.


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L'application Technics Audio Connect :


L'application mobile qui accompagne les AZ100 permet de personnaliser l'expérience. On y trouve un égaliseur huit bandes, la gestion des modes ANC et transparence, les réglages du Dolby Atmos et du suivi des mouvements de la tete, l'attribution des commandes tactiles, et même un système d'optimisation acoustique qui analyse la forme de votre conduit auditif pour ajuster le son en conséquence.


L'interface est sobre, visuellement légère et offre un contrôle fin sur le comportement des écouteurs. J'ai particulièrement apprécié la possibilité de désactiver le headtracking Dolby Atmos quand il n'apporte rien (sur de la musique stéréo classique, par exemple) et de créer des profils sonores personnalisés selon le type d'écoute.


Les commandes tactiles se révèlent réactives sans être trop sensibles. On peut piloter lecture/pause, changement de piste, volume et basculer entre les modes ANC. Elles nécessitent quelques jours d'adaptation pour devenir intuitives, mais une fois le geste acquis, tout devient fluide.


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Connectivité Multipoint : jongler entre trois appareils


La fonction Bluetooth Multipoint permet de connecter simultanément les AZ100 à trois appareils différents. Smartphone, ordinateur portable et tablette peuvent cohabiter sans déconnexion permanente. Le basculement s'opère automatiquement selon l'appareil qui émet du son.


Dans les faits, cette fonction tient ses promesses avec toutefois une limite : la lecture en LDAC n'est possible que sur deux appareils maximum. Si vous connectez trois sources, vous repassez automatiquement sur des codecs de moindre qualité.


Le Bluetooth 5.3 assure une connexion stable avec une portée généreuse. J'ai pu m'éloigner jusqu'à une dizaine de mètres de ma source sans coupure, même à travers une cloison. La latence reste imperceptible en vidéo, ce qui autorise un usage confortable pour les films et séries.


Autonomie : tenir la distance


Technics annonce 8 heures d'autonomie avec la réduction de bruit activée, et jusqu'à 15 heures en la désactivant. Dans mon usage quotidien, avec ANC active, LDAC et volume à 60%, j'ai obtenu environ 7 heures et demie avant la première recharge. C'est légèrement en-deçà de l'annonce mais cela reste très honorable. Le boîtier de recharge fournit deux recharges complètes supplémentaires, portant l'autonomie totale à environ 29 heures.


La charge rapide permet de récupérer une heure trente d'écoute en 15 minutes de charge. Pratique quand on a oublié de recharger la veille. Le boîtier supporte également la charge sans fil Qi, un petit confort appréciable pour ceux qui disposent d'un chargeur compatible sur leur bureau.


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Pour qui ces Technics EAH-AZ100 ?


Ces écouteurs s'adressent aux mélomanes exigeants qui refusent de transiger sur la qualité sonore, même en mobilité. Si vous recherchez avant tout des basses hyper-boostées pour du hip-hop ou de l'électro grand public, passez votre chemin. Les AZ100 privilégient la fidélité et l'équilibre tonal, une signature qui plaira davantage aux audiophiles habitués à une restitution naturelle.


Avec un positionnement tarifaire haut de gamme, ils se placent face aux Sony WF-1000XM5, aux Bose QuietComfort Ultra Earbuds et aux Sennheiser Momentum True Wireless 4.


Face à Sony, les Technics offrent une coloration moins marquée dans les graves et une meilleure transparence dans les médiums.

Face à Bose, ils gagnent en définition et en spatialisation.

Face à Sennheiser, le match est plus serré, avec un léger avantage aux Technics sur la richesse technologique (Dolby Atmos, Voice Focus AI).


L'utilisateur Android disposant de sources en haute résolution tirera le meilleur de ces écouteurs grâce au LDAC. Les possesseurs d'iPhone ne seront pas en reste grâce à l'AAC bien géré et au Dolby Atmos, mais ils ne profiteront pas pleinement du potentiel Hi-Res de ces intras.


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Une déclaration d'intention


Après plusieurs semaines passées avec les EAH-AZ100, je mesure le chemin parcouru par Technics dans l'univers du True Wireless. La marque n'a pas cherché à copier la concurrence en proposant des basses surdimensionnées ou une ANC à tout prix.


Elle a préféré rester fidèle à son ADN : l'authenticité sonore, le respect du timbre, la recherche de la transparence.


Ces écouteurs témoignent de six décennies d'expertise acoustique condensées dans 5,9 grammes par oreillette. De plus, ils offrent ce que beaucoup d'audiophiles cherchent désespérément dans le nomade : une vraie qualité d'écoute sans concession majeure. Le genre d'écouteurs qu'on garde longtemps parce qu'ils font redécouvrir sa discothèque.


Un choix idéal à considérer pour les vrais passionnés de son qui recherchent la qualité audio et l'authenticité.


Plus d'infos : technics.com

 
 
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