Test : Fiio M21 Baladeur Audiophile

FiiO M21 : le nouveau compagnon nomade haute définition

Depuis plus de quinze ans, FiiO occupe une place singulière dans l’univers de l’audio portable.

Cette marque chinoise, que l’on pourrait presque qualifier "d’artisan numérique", s’est fait connaître par des baladeurs audiophiles au rapport qualité/prix redoutable, mais aussi par des DACs portables, des amplis casque et plus récemment des solutions hi-fi plus ambitieuses.

Avec le M21, FiiO continue de pousser les limites en mariant design, puissance, ergonomie et compatibilité avec les services de streaming haute résolution comme Qobuz, mon terrain de jeu favori pour juger de la vraie valeur d’un lecteur.

J’ai passé plusieurs jours avec ce nouveau baladeur, et je vous livre mes impressions.

Design et ergonomie

Le premier contact avec le M21 est flatteur. La finition est impeccable, avec un châssis métallique fuselé et un écran large qui rappelle un smartphone haut de gamme.

En main, il inspire confiance : c’est du solide, pensé pour voyager, sans négliger l’élégance. Les boutons physiques tombent naturellement sous les doigts, et les reglages de volume offrent une vraie sensation de contrôle précis.

FiiO a compris que l’ergonomie ne devait pas être sacrifiée au profit du minimalisme, et c’est un vrai plaisir pour un usage quotidien.

L’interface, propulsée par Android 13, offre l’accès direct aux applications de streaming audio comme Qobuz, Tidal ou Spotify.

Mais c’est évidemment le mariage avec Qobuz et sa qualité Studio qui révèle tout le potentiel de la machine.

Naviguer dans ses playlists hi-res, retrouver ses albums favoris en 24 bits/96kHz ou mieux 192 kHz et lancer une écoute en quelques secondes…

On se sent véritablement armé pour profiter de la musique sans compromis.

Focus technique : architecture, filtres et upsampling

Derrière son look élégant, le FiiO M21 embarque une vraie débauche technologique, bien au-delà de ce que l’on trouve d’ordinaire sur ce segment.

Son arme secrète, c’est cette architecture quadruple DAC Cirrus Logic CS43198, configurée pour travailler en symétrique, servie par un FPGA propriétaire de cinquième génération.

Le résultat, c’est un jitter (une déviation temporelle dans la transmission des signaux audio) réduit à la portion congrue, une séparation des canaux améliorée et un bruit de fond ultra réduit.

Chaque étage analogique possède sa propre ligne d’alimentation, isolée des parties numériques pour éviter toute interférence.

L’amplification offre deux sorties audio : 4,4 mm symétrique et 3,5 mm asymétrique.

En mode bureau (branché sur secteur USB-C), la puissance grimpe à 950 mW par canal sous 32 Ω, rivalisant allègrement avec de véritables amplis casques de salon…

Un égaliseur paramétrique 10 bandes et trois niveaux de gain ajustent parfaitement l’écoute en fonction du casque, du plus sensible au plus gourmand.

Mais ce qui fait vraiment la différence pour l’audiophile pointilleux, c’est la gestion des filtres numériques et la qualité de l’upscaling intégré. Le M21 permet de sélectionner plusieurs filtres numériques - filtre “Sharp”, “Slow”, “Short Delay” - pour adapter la restitution selon les goûts et le type de musique, une singularité rare sur un baladeur Android.

Le FPGA, Un circuit prédiffusé programmable (FPGA, Field-Programmable Gate Array) qui fait office de chef d’orchestre, permet également d’activer un upsampling interne (jusqu’à 384 kHz) capable de redonner un peu de vie aux fichiers issus de sources inférieures, en préservant la nature de la scène sonore sans introduire de dureté artificielle.

En complément, le lecteur supporte aussi le bit-perfect sur certaines applis, idéal si l’on veut éviter tout retraitement du signal :  le choix des puristes.

Via USB, le M21 devient un DAC de bureau performant, compatible PCM jusqu’à 384 kHz et DSD256, et peut également servir de passerelle sans fil grâce au Bluetooth bidirectionnel avec prise en charge des codecs audiophiles LDAC, LHDC ou aptX HD.

Expérience d’écoute avec Qobuz

Mon premier test avec le titre  "Yellow Brick Road" de l'album Down The Way Angus et Julia Stone en qualité CD 16/44  sur Qobuz les guitares acoustiques  sont d’une clarté saisisantes, le mix tres travaillé, la voix naturelle,  delivenr ici une energie emotionelle forte.

Dans un registre plus moderne, "Random Access Memories" de Daft Punk prend une ampleur toute particulière : les détails électroniques sont parfaitement détourés et les voix gagnent une profondeur souvent absente sur des écoutes plus classiques , sans coloration excessive ni fatigue auditive.

La réserve de puissance permet de driver sans peine des casques exigeants, tout en restant doux et nuancé sur des intras plus sensibles.

Écoute comparée en symétrique 4,4 mm avec Meze Silva et Focal Clear

J’ai voulu tester le FiiO M21 dans des conditions similaires à celles d’une écoute « critique » en salon, mais en mode nomade, en optant pour la sortie symétrique 4,4 mm, réputée sa capacité à fournir davantage de détails par la séparation physique du traitement du signal, notamment avec des casques exigeants.

©Jean-Philippe Burgos

Morceau choisi sur Qobuz :

The Flight to Neverland (From "Hook") 24 bits 96 kHz

John Williams & Wiener Philharmonic Orchestra

https://open.qobuz.com/track/94126906

Premier essai avec le Meze 105 Silva : la restitution est incroyablement aérée, chaque pupitre orchestral prend une ampleur autoritaire, la partition de John Williams extremement fournie est parfaitement lisible, chaque phrase de violons, de flutes, de cuivres et les contre-chants s'imbriquent avec clarté. La scène est large et profonde , à partir de 3:26 puis 4:04 les échanges de violons sont incroyablement précis jusqu'au crescendo et au final spectaculaire.

J’enchaîne ensuite avec le Focal Clear : là encore, le M21 révèle tout le naturel et la transparence du casque. Les attaques de piano sont précises, la micro-dynamique magnifiée ; les transitions graves/aigus ne souffrent d’aucune crispation.

À l’écoute de « No Sanctuary Here » de Chris Jones, la souplesse du grave et l’étagement des plans sonores rendent l’écoute particulièrement immersive. En repassant brièvement sur la sortie asymétrique 3,5 mm, la musicalité reste bonne, mais la réserve de puissance, tout comme l’ampleur de la scène, sont un cran en dessous.

C’est vraiment avec la sortie symétrique que le FiiO M21 se hisse à hauteur de petits DAC-amplis de bureau, offrant un équilibre remarquable.

Spécifications techniques

• Écran tactile de 4,7 pouces, 750x1334 pixels

• Processeur Qualcomm Snapdragon optimisé pour l’audio

• DAC double architecture (CS43198 ) avec conversion PCM jusqu’à 32 bits/384 kHz et prise en charge native du DSD256

• Étages de sortie symétriques (3,5 mm et 4,4 mm),

• Système Android 13, surcouche FiiO Music intégrée

• Connectivité : Wi-Fi double bande, Bluetooth 5.0 (aptX HD, LDAC) bidirectionnel, USB-C

• Mémoire interne de 64 Go extensible via microSD jusqu’à 2 To

• Autonomie annoncée d’environ 12 à 15 heures en lecture hi-res

• Poids : 193 g

  
  

Ces caractéristiques montrent une vraie maturité technique, avec une polyvalence rare pour un baladeur de ce gabarit. Le fait de posséder plusieurs sorties audio dont une symétrique est un vrai plus pour possesseurs de casques compatibles.

Conclusion

Avec le M21, FiiO frappe une nouvelle fois fort. Ce baladeur s’adresse clairement à ceux qui veulent allier praticité et performances audiophiles sans céder à des tarifs stratosphériques.

La compatibilité totale avec Qobuz en hi-res, les formats DSD, le confort d’utilisation , la taille de l'écran , les boutons de manipulations qui tombent bien sous les doigts et la réserve de puissance en font un compagnon idéal aussi bien pour les trajets quotidiens que pour des sessions d’écoute longues et studieuses.

En tant qu’audiophile passionné, je retrouve dans ce FiiO M21 ce que j’attends d’un baladeur moderne : le respect de la musique, la flexibilité d’usage et cette capacité à se faire oublier pour laisser toute la place au plaisir de l’écoute.

Pour un budget vraiment raisonnable quand on evalue toutes ses qualités.

Et au fond, n’est-ce pas ce que l’on recherche tous ?

Plus d’infos sur :  fiio.com et sonvideo.com