Test : Meze Silva 105, la clarté d’un casque ouvert, la chaleur d’un savoir-faire artisanal

Meze 105 Silva © Jean-Philippe Burgos ©sophieleroux.photographe

Confort, ouverture et musicalité : le Meze 105 Silva s’impose comme un casque hi‑fi équilibré, entre AER105 et 109 Pro, taillé pour les longues écoutes.

Il y a des rencontres qui se racontent comme une histoire. Avec Meze, toujours ce mélange d’élégance, de rigueur acoustique et de plaisir simple de l’objet.

Le Meze 105 Silva, dernier casque ouvert de la marque roumaine, se positionne pile entre l’accessible  AER105 et l'ambitieux 109 Pro.

Un bel entre‑deux, ou plutôt une porte d’entrée vers ce que la maison de Baia-Mare sait faire de mieux : un casque qui s’écoute autant qu’il se vit.

Meze, l’école roumaine de la passion

Fondée en 2011 par Antonio Meze, guitare en main et oreille exigeante, la maison a très vite imposé une signature reconnaissable : design intemporel, matériaux nobles, et surtout une recherche constante d’équilibre entre technique et émotion.

Le succès des premiers 99 Classics a ouvert le marché mondial à cette marque d’Europe de l’Est, dont la philosophie reste ancrée dans l’idée de créer des casques que l’on porte et que l’on chérit, comme un bel instrument de musique.

Le Silva 105 hérite pleinement de cet ADN : boiseries méticuleuses, structure métallique soignée, et cette ergonomie qui donne de suite l’impression d’une qualité sans faille.

Casque ouvert, casque fermé : un rappel nécessaire

Pour situer le débat, un casque ouvert laisse circuler l’air et le son à travers ses coques, ce qui favorise une scène sonore large et naturelle. Le revers de la médaille ? Une isolation quasi inexistante. On entend le monde, et le monde vous entend.

À l’inverse, un casque fermé enferme le transducteur et concentre l’énergie acoustique dans votre oreille : plus d’impact, plus de confidentialité, mais une scène souvent plus étroite.

Le Silva, lui, revendique son ouverture, sa respiration et sa manière de placer la musique autour de vous, pas seulement dedans.

Spécifications et positionnement

Sous ses airs sages, ce Silva 105 déploie des haut‑parleurs dynamiques de 40 mm à membrane composite, rigoureusement sélectionnés.

Son impédance de 32 ohms en fait un casque polyvalent, facile à driver aussi bien par un lecteur audiophile que par un DAC portable ou même une sortie casque de bonne facture.

La bande passante annoncée court de 15 Hz à 25 kHz, promesse d’un spectre large, tandis que la sensibilité de 103 dB autorise une belle réserve dynamique. En clair : il se branche partout, mais il mérite de la belle source.

Car le Silva 105 ne triche pas, il révèle.

La prise en main : confort en bandoulière

À peine sorti de sa boîte, on reconnaît la patte Meze. Arceau auto‑ajustable, coussinets généreux en velours microperforé qui ne chauffent pas, et ce poids bien réparti (310 g) qui disparaît au bout de quelques minutes.

C’est un casque qui se pose sur la tête comme on pose une main sur une épaule : avec douceur, mais fermeté.

Le rodage, étape indispensable

On le sait, surtout chez Meze, les mécaniques internes ont besoin de prendre un peu d’air. Après une cinquantaine d’heures de rodage — un mix de playlists Qobuz en boucle et quelques silences bienvenus — les membranes se sont assouplies.

Le grave, un peu raide au départ, a gagné en amplitude et en naturel. Les aigus, eux, ont pris ce petit velouté qui évite toute acidité.

Bref, comme une bonne bouteille, le Silva 105 demande d’être ouvert et dégusté après aération.

Écoutes et impressions

J’ai mené l’essentiel de mes écoutes à partir d’une playlist maison sur Qobuz Hi‑Res.

Premier test avec un Chord Mojo 2 en DAC‑amp portable : surprise immédiate sur les voix. Chaleur, proximité, on a l’impression que la chanteuse est près de vous, sans artifice.

Le câble twisted 3,5 mm livré d’origine assure déjà de beaux résultats, avec un grave qui s’installe ample mais jamais baveux.

Deuxième round avec un baladeur Astell & Kern SR35 en sortie symétrique. Là, c’est une autre histoire : l’espace s’ouvre davantage, chaque instrument trouve sa place, la scène respire. On gagne en séparation et en relief.

Le Silva s’épanouit littéralement en symétrique. La guitare de Joe Bonamassa a gratifié mes tympans d’un grain à la fois rugueux et nuancé rendant avec authenticité le son des Gibson Les Paul de Joe, une vraie leçon de timbre.

Enfin, branché sur un DAC de salon, le casque n’a pas perdu en spontanéité. Le confort auditif permet des sessions longues sans fatigue : trois heures passées à naviguer de Keith Jarrett , Radiohead à John Williams, et toujours cette sensation de naturel.

Signature sonore

Le Silva 105 propose ce fameux compromis qui fait toute la réussite des casques ouverts de milieu de gamme.

Les basses, légèrement en avant mais tenues, donnent de la chaleur et structurent le message.

Les médiums, fluides, déroulent avec cohérence les voix et les guitares.

Les aigus brillent sans éblouir, montant juste ce qu’il faut pour détailler sans sécheresse. C’est un son organique, vivant, qui ne cherche pas la démonstration mais l’évidence.

Comparé à l’AER 105, par exemple, le Silva offre un supplément de raffinement dans l’ouverture et le contrôle des graves. Face au 109 Pro, il s’affiche comme une alternative plus sage mais loin d’être bridée.

On sent les gènes communs, une même approche esthétique du son.

Verdict

Il y a, avec ce Meze 105 Silva, l’agréable sensation d’avoir trouvé un compagnon de route audiophile sans se ruiner ni viser les sommets inaccessibles. Il offre une scène vivante, modulable selon la source et le câble, et surtout une facilité d’usage qui donne envie de remettre le disque — pardon, la playlist — encore et encore.

Un casque ouvert qui, sans tapage ni surenchère, réussit à combiner confort, esthétique et musicalité. Bref, le genre de coup de cœur qu’on aime partager sur GuideAudioPassion.com.

plus d'infos sur Meze audio .com

où le trouver :  fnac.com